Publié le Dimanche 10 mars 2024 à 14h00.

Le 12 mars 2024, mobilisation pour la Journée européenne de solidarité universitaire avec le peuple palestinien

« La Coordination universitaire contre la colonisation en Palestine (CUCCP) est un réseau constitué de chercheurEs, enseignantEs chercheurEs, Biatss, docteurEs et doctorantEs, étudiantEs engagéEs dans l’Enseignement supérieur et la Recherche pour mettre fin à la guerre génocidaire et à la colonisation en Palestine »1. La CUCCP est donc un collectif qui, en lien avec des réseaux internationaux de solidarité avec la Palestine (notamment SAWP2) veut coordonner et développer les actions dans le monde académique.

La coordination s’est construite à partir d’une tribune signée par plus de mille universitaires, publiée dans l’Humanité : « Appel du monde académique français pour la Palestine : arrêt immédiat de la guerre génocidaire ! ». La coordination se structure autour d’un réseau d’universités dans toute la France et a choisi comme première initiative publique d’appeler à une journée européenne universitaire de solidarité avec le peuple Palestinien le 12 mars prochain : conférences, manifestations, rassemblements… Les modalités d’actions vont s’adapter aux réalités de chaque université, mais l’enjeu est bien de faire de cette journée un levier pour construire la mobilisation dans les universités. Elle met en avant plusieurs mots d’ordre : un cessez-le feu immédiat, inconditionnel et permanent ; la levée permanente du blocus de Gaza ; la défense du droit palestinien à l’éducation ; la fin de la colonisation.

Le monde universitaire doit réagir

Depuis le 7 octobre 2023, plus de 30 000 PalestinienNEs ont été tuéEs par l’armée israélienne et plus de 80 % de la population de 2,2 millions de GazaouiEs sont assiégés dans 360 km2. La guerre génocidaire menée par Israël s’attaque à toutes les infrastructures vitales et cible systématiquement les lieux d’éducation : l’armée israélienne a assassiné 94 professeurs d’université, 231 enseignantEs et plus de 4 300 étudiantEs ; elle a détruit l’ensemble des universités gazaouies et 346 écoles.

Les universités israéliennes sont largement engagées dans le processus de colonisation : en menant des recherches directement utiles à l’armée ou à la police ; par la construction du discours colonial (hasbara), l’organisation des discriminations contre les étudiantEs et personnels palestinienNEs… Les universités israéliennes ont aussi servi à installer physiquement la colonisation en occupant des terres volées aux PalestinienNEs.

Pour ces deux raisons, le monde universitaire en France et ailleurs doit réagir collectivement et s’engager concrètement dans la solidarité avec le peuple palestinien, ce qui passe notamment par la campagne de boycott des institutions académiques israéliennes et la défense inconditionnelle des libertés académiques autour de la Palestine. Plusieurs universités en France entretiennent des partenariats de recherche et de formation avec des entreprises françaises ou internationale (Thalès, Elbit…) qui participent directement au complexe militaro-industriel israélien et à la guerre génocidaire à Gaza. On ne compte plus les jumelages entre universités françaises et universités israéliennes : Toulouse et Rennes travaillent avec l’université de Tel-Aviv, Lyon-1 avec l’université Ben Gourion… Il est temps que ces liens alertent les personnels et étudiantEs en France et que nous répondions à la campagne PACBI (Palestinian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel)3. En Norvège, 4 universités viennent de suspendre leurs accords avec les universités israéliennes complices de génocide : c’est possible !

La répression ne doit pas nous arrêter

Dans les universités comme ailleurs, la répression est partout pour tenter de faire taire la solidarité avec la Palestine : interdiction de réunions, pressions disciplinaires et intimidations… Non seulement le ministère et les établissements n’ont pas un mot sur la destruction mécanique des universités et la mort de milliers d’étudiantEs et enseignantEs gazaouiEs et les pressions énormes mises sur l’enseignement supérieur en Cisjordanie occupée par l’armée et les colons, mais la ministre Sylvie Retailleau a adressé dès début octobre un rappel à l’ordre aux directions permettant des mises à pied, des sanctions contre des enseignantEs...

La journée du 12 mars doit être un premier levier pour renverser le rapport de forces et engager la mobilisation dans les universités : dans toutes les universités il faut se saisir de cette opportunité.