Publié le Dimanche 6 avril 2014 à 18h24.

Essai : Collection Pensées d’hier pour demain

Éditions CETIM, 8,50 euros chaque ouvrage

Le but de cette première série « Afrique-Caraïbes » (avant deux autres consacrées à l’Asie et à l’Amérique latine) est de rendre accessibles, particulièrement au jeune public, des auteurs majeurs de la pensée anti-impérialiste et anti-coloniale du XXe siècle. Des auteurs dont sont proposés de courtes biographies, des extraits de textes et de discours, ainsi qu’une bibliographie. L’opuscule sur l’opposant politique marocain Mehdi Ben Barka, président de l’Assemblée nationale consultative et fondateur de l’Union nationale des forces populaires (UNFP), assassiné par les services français en 1965, propose ses textes sur les communes rurales, l’éducation de base, les tâches de l’université, les erreurs du mouvement national révolutionnaire marocain, les buts et finalités de la Tricontinentale à laquelle il collabora...  Du leader indépendantiste guinéen Amilcar Cabral, fondateur en 1956 du PAIGC (Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert), assassiné en 1973 par les services portugais, on découvrira les textes sur le rôle de la culture, la bourgeoisie locale, la construction de l’unité dans les mouvements d’indépendance nationale... L’opuscule consacré au président du MNC (Mouvement national congolais), premier ministre démocratiquement élu et premier chef du gouvernement de l’indépendance, Patrice Lumumba, assassiné en 1961 par les services belges, sélectionne notamment le célèbre discours prononcé lors de la cérémonie d’indépendance de la République du Congo, le 30 juin 1960.  Quant au psychiatre militant et essayiste martiniquais Frantz Fanon, compagnon de combat du FLN algérien, on redécouvrira l’actualité de ses textes sur le racisme, le néo-­colonialisme, l’aliénation, sa critique radicale des bourgeoisies nationales post-indépendances corrompues qui favorisent le gouvernement indirect des ex-puissances coloniales, ses théories révolutionnaires sur la nécessité de nationaliser le secteur tertiaire pour sauter l’étape bourgeoise... Si cette génération a concentré sur elle le feu des impérialismes, c’est que le gâteau est gros, si gros que les colonisés d’hier n’ont pu que constater que l’indépendance politique si chèrement acquise ne suffisait pas, que sans l’indépendance économique vis-à-vis du marché mondial, rien ne serait jamais acquis.  Les libraires de La Brèche