Publié le Mardi 6 octobre 2020 à 08h32.

Georges Ibrahim Abdallah, un prisonnier pour l’exemple, un détenu par vengeance

Georges Ibrahim Abdallah naît en 1951, dans le nord Liban, pays confronté à une crise structurelle de l'identité libanaise, aboutissant à de très fortes répressions de la part de la bourgeoisie confessionnelle libanaise. Cette dernière cherchant à enrayer le mouvement populaire qui remet en cause ce système et se « radicalise rapidement ».
Au début des années 1970, l'affirmation de la réalité révolutionnaire palestinienne s'intrique sur la scène régionale au Moyen Orient. Plus localement au Liban, elle y a démultiplié la portée des luttes sociales.
Les villes et les villages du sud Liban,les camps de réfugié-es forment une véritable « ceinture de misère » autour des villes telles Beyrouth. Ces ceintures de misère vont être le point de focalisation des enjeux locaux, régionaux, internationaux du mouvement révolutionnaire.
Georges Ibrahim Abdallah ( G.I.A) entre dans un premier temps au Parti National Socialiste Syrien, parti pan arabe puis intégrera le F.P.L.P rejoignant ainsi la résistance palestinienne.
En 1978 l'armée israélienne envahit le Liban détruisant de nombreux villages, massacrant les populations, jetant sur les routes des milliers de réfugié-es. Il est blessé lors d'un combat.
En 1979 G.I.A crée les Fractions Armées révolutionnaires du Liban. (FARL) 
Condamné Par l'O.N.U à se retirer, Israël remet le Liban à une milice chrétienne à sa solde qui fait régner la terreur, exactions, massacres.
En 1982 l'armée israélienne pénètre à nouveau au Liban ravagé par la guerre civile. S'en suivront sous l’œil attentif de l'armée israélienne et de Sharon un massacre innommable dans les camps de réfugié Es palestiniens de Sabra et Chattila. Des milliers de morts, de blessées, de réfugié Es, la résistance palestinienne éparpillée, Beyrouth détruite, le Liban exsangue, concluent l'opération « Paix en
Galilée ».
Les Fractions Armées Révolutionnaires du Liban La complicité des puissances occidentales a permis cette invasion et ces massacres traumatisant à jamais les ré réfugiées palestinien Es et la population libanaise.
Les F.A.R.L en réponse à ces horreurs, « délocalisent » la guerre contre le sionisme et perpètrent des attentats ciblés envers des représentants états uniens, des agents du Mossad sur la période s'étendant de 1981 à1984.G.I.A est arrêté à Lyon en 1984 en possession d'un « vrai /faux » passeport délivré par les autorités algériennes. C'est le motif de son interpellation.
Les autorités française s'engagent à le libérer en échange d'un diplomate français enlevé au Liban.
Parole non tenue.

LES PROCÈS

Jugé une première fois, il est condamné dans un premier temps à quatre ans de prison, pour détention d'armes et de faux papiers, alors que sa libération avait été promise dans le cadre d'un accord d'échange de prisonniers.
Il est jugé une deuxième fois par la cour d'assises spéciale pour complicité d'assassinat le 28 février 1987.
Le gouvernement américain, Reagan lui même, n'a cessé de faire pression sur les autorités françaises, se constituant même partie civile.
Les deux procès ont lieu dans une ambiance d'angoisse et de peur liée aux attentats aveugles sur le territoire français.
Dans ces circonstances, même si aucune charge réelle autre que la détention de faux papiers, n'a pu être mis en évidence, il est condamné à la perpétuité. Il fallait un coupable.
G.I.A ne reconnaît pas au tribunal le droit de le juger, car l’État français a été parjure lors de son arrestation.Il n'a pas condamné les attentats,n'a jamais renié ses convictions politiques, son engagement internationaliste. Voilà des circonstances aggravantes !
L'argument est le risque de récidive !

LA DÉTENTION

Emprisonné depuis 1984, il ne s'est pas renié, il a continué et continue à soutenir les peuples opprimés ( grève de la faim en soutien aux prisonniers politiques tunisiens..) Il est libérable depuis 1999 !
Toutes ses demandes de libération ont été refusées, pourtant il y a eu deux décisions de justice favorables à sa libération, en 2003 et 2013. Toutes contrecarrées au plus haut sommet de l’État. Bien sur les pressions internationales des U.S.A, d'Israël y contribuent, mais c'est oublier à quel point combien tous les gouvernements français on soutenu et soutiennent le sionisme.
Le Liban est prêt à l'accueillir.
Même Yves Bonnet -chef de la DST lors de son arrestation en 1984- a reconnu que les U.S.A et Israël avaient tout fait pour le maintenir en prison . Il estimait en 2011 que la DST et le gouvernement français s'étaient comportés comme des criminels, car il n'avait fait que résister à l'invasion de son pays.
En 2013, alors que la cours avait rendu un jugement favorable à sa libération, Valls a refusé de signer son extradition.
Il s'agit bien d'un harcèlement et d'une vengeance de 'l'Etat français face à un homme qui a su garder toute sa dignité, sa boussole politique.

Il rejoint le triste record de longévité carcérale de prisonniers qui eux aussi paient leurs engagements au service des damnéEs de la terre : nous n'oublions pas Léonard Pelletier, Mumia Abu-Jamal qui croupissent dans les geôles américaines.

Georges Ibrahim Abdallah doit être libéré !
Il est de nos luttes nous sommes de son combat !
Rendez-vous à Lannemezan le 24 octobre 2020

Pour la manifestation du 24 octobre, un départ en bus est organisé
Réservation : contacter José au 06 08 60 25 61

 La Campagne unitaire pour la libération de Georges Abdallah appelle à un mois d’actions qui précédera la manifestation du 24 octobre 2020 devant la prison de Lannemezan, où notre camarade entamera une 37e année de détention.
Vous trouverez en dessous de cet appel une déclaration de Georges, datée du 12/09/2020