Publié le Vendredi 30 août 2013 à 20h37.

Conti, une victoire avec les larmes aux yeux

Après le Tribunal Administratif d’Amiens qui avait annulé le 14 février dernier le licenciement de 22 anciens salariés protégés de Continental, c’est le Tribunal des prud’hommes de Compiègne, saisi par 680 Contis, décidés à ne pas lâcher, qui vient de condamner Continental « pour défaut de motif économique et non respect de leurs obligations de reclassement ».

Ces deux jugements dévoilent l’hypocrisie des pouvoirs publics et administratifs qui ont laissé Continental jeter à la rue 1120 salariéEs en fermant son usine de Clairoix en 2010.

Pour les salariéEs qui poursuivent la bagarre juridique, c’est « Une victoire avec les larmes aux yeux » comme l’a dit Xavier Matthieu. En effet cette victoire ne pourra compenser le désastre social : plusieurs suicides, 250 divorces, des familles éclatées et 500 salariéES licenciéEs pointent toujours au chômage.

La loi dite de « sécurisation de l’emploi » adoptée au printemps par le Parlement permettra, entre autre, d’éviter ces jugements qui, même après coup, font la preuve que les directions des entreprises sont prêtes à tout pour augmenter leurs profits sur le dos des salariéEs. C’est pour cela que nous revendiquons l’abrogation de cette loi qui ne sécurise que les profits.

Le NPA revendique l’interdiction des licenciements, la réquisition sans indemnité ni rachat des murs, des machines et des stocks de production et de matières premières sous le contrôle des salariéEs mobiliséEs.

Car la victoire juridique des Conti montre que même sur ce terrain, seule la mobilisation et les luttes des salariéEs pour prendre leurs affaires en main font bouger les rapports de force.

Montreuil, le 30 août 2013