Publié le Mercredi 7 février 2024 à 13h00.

Reconstruire une mobilisation contre la politique du gouvernement

La déclaration de politique générale du nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, la composition de son gouvernement et ses premières prises de position montrent à la fois la détermination du pouvoir et une grande fragilité qui pourrait bien ouvrir des possibilités aux luttes.

Le choix des membres du nouveau gouvernement montrent la volonté de Macron de rompre avec E. Borne. Macron a demandé des « ministres révolutionnaires », « pas des gestionnaires ». Il souhaite, après la défaite du mouvement sur les retraites, continuer et accélérer les attaques contre le monde du travail. Cela dans un contexte économique très dégradé, le PIB français ne progressant que de 0,9 % sur 2023, avec notamment une baisse de 4,7 % de la consommation alimentaire en supermarchés après celle de 3,6 % en 2022 et après que la productivité a chuté de 5 % depuis 2019 1.

Les annonces scandaleuses du Premier ministre

Le pouvoir annonce toujours plus de mesures de dérégulation, notamment sur les salaires qu’il prétend vouloir augmenter mais surtout « désmicardiser »… pour mieux faire pression sur les salaires ! Le logement social est la cible d’un désengagement massif et c’est désormais la loi SRU qui pourra être contournée. Il continue à attaquer les sans-emplois avec la généralisation du travail forcé de 15 heures par semaine pour les bénéficiaires du RSA. Toutes ces annonces sont véritablement très graves si on les relie à l’appauvrissement et à l’inflation très fortes ces dernières années.

Le gouvernement veut aussi contrôler les « classes dangereuses » en s’attaquant d’abord de façon très dure à la jeunesse : l’uniforme à l’école pour 2026, le Service national universel et les « travaux d’intérêt éducatif » ont pour objectif de discipliner cette jeunesse qui semble régulièrement prête à se révolter contre les injustices de la société, tandis que la sélection sociale serait décuplée par une série de mesures comme les groupes de niveaux, la sélection à l’entrée du lycée par l’examen du brevet des collèges, sans parler des multiples agressions contre l’école publique incarnées par la ministre de l’Éducation nationale.

Et, bien entendu, le pouvoir ne veut rien entendre des mobilisations des classes populaires contre la loi Darmanin et contre le soutien inconditionnel de Macron à Israël.

Des mobilisations sont possibles et nécessaires

Les mobilisations des paysanNEs et des personnelEs de l’Éducation montrent que certaines couches sociales ne sont pas prêtes à accepter la situation, et sont capables de mettre en difficulté le gouvernement.

La CGT, de son côté, encourage les salariéEs à se mettre en grève pour réclamer des augmentations de salaires. Alors qu’Attal veut que les jeunes apprennent « à respecter l’autorité », il faut que nous montrions au pouvoir par les mobilisations, que nous ne respecterons jamais son autorité, sa politique, sa violence.

En préparant dès maintenant les prochaines mobilisations, le 8 mars, journée internationale pour les droits des femmes, et le 19 mars avec l’appel de l’intersyndicale dans la fonction publique. Par de multiples actions unitaires, nous pouvons reconstruire le rapport de forces nécessaire contre ce gouvernement.

 

  • 1. Béatrice Madeline, « Croissance : la France engluée dans la stagnation », le Monde, 20 janvier 2024.