Publié le Vendredi 9 mai 2014 à 23h29.

Intermittents : il est encore temps !

« Chômeurs, précaires, postiers, intermittents, intérimaires, avec ou sans papier, solidarité ! » Cet appel résonne régulièrement lors de nos actions, il s’allonge au fil du temps et doit encore s’amplifier...

Une telle diversité dans une même lutte n’est pas si courante et pourtant, quoi de plus logique, nous sommes tous attaqués par le nouvel accord sur l’assurance chômage. La mobilisation devrait être générale. Empêcher les intermittentEs de vivre de leur métier est un projet culturel clair : moins de compagnies, de films ou de festivals indépendants pour ne garder que de grosses productions sous la tutelle de financeurs privés ou publics. Empêcher les travailleurEs privés d’emploi d’être correctement indemnisés est aussi un projet de société clair : obtenir une main-d’œuvre corvéable à merci. Ce projet s’inscrit dans une logique européenne : diminuer le taux de chômage en augmentant le nombre de travailleurs pauvres, multiplier les contrats précaires, pas même renouvelés, comme c’est le cas à La Poste. L’accord signé le 22 mars par le patronat et des syndicats complices n’a eu pour base que les propositions du Medef. Pourtant d’autres propositions ont été élaborées par les premiers concernéEs, soutenues pour l’essentiel par un comité de suivi à l’Assemblée nationale. Nous exigeons donc au minimum que le ministre du Travail ne valide pas l’accord et que les négociations soient rouvertes sur la base de nos propositions. Rebsamen a signé la dernière tribune du comité de suivi : va-t-il se renier ?

Actions, coordinationLe Medef avait annoncé la catastrophe : la disparition de l’intermittence. Une fois ce scénario évité grâce à une forte mobilisation, certains intermittentEs sont rentrés chez eux, estimant que dans le contexte actuel, ils ne pouvaient pas espérer mieux. La logique de culpabilisation montre encore une fois son efficacité : malgré des licenciements massifs, la majorité des concernés n’ose pas réclamer ses droits. Pourtant l’assurance chômage a été créée pour palier une carence du système capitaliste : elle est un dû, non une aumône. Nous continuons à construire notre lutte, avec toute notre diversité : avec ou sans emploi, du public ou du privé, syndiqués ou non, organisés en coordination... Le mouvement s’organise en AG, commissions, pour préparer les manifestations, les actions d’information dans les lieux culturels, les Pôles emploi, les agences d’intérim, les occupations sur tout le territoire (locaux de Force ouvrière, journal télévisé de France2, conseil général du PS, bureaux du Medef...). Dynamisés par les réussites des uns et des autres, les collectifs se sont réunis en coordination nationale pour mutualiser et préparer la suite. Des semaines à thèmes permettront à chaque collectif d’imaginer ses propositions, ses mobilisations, en fonction des opportunités locales. Des dates d’actions coordonnées sont prévues. Un appel à la grève a été lancé pour le samedi 17 mai par la coordination nationale : sera-t-il repris par les syndicats ?

CorrespondantEsPlus d’infos : cip-idf.org ; fnsac-cgt.com ; sud-culture.org