Publié le Mardi 14 juin 2016 à 11h07.

Allez la grève ! Contre la loi travail et son gouvernement, continuons le combat !

Le 14 juin est l’occasion d’un immense rassemblement du monde du travail et de la jeunesse contre la loi travail et ce gouvernement qui ne cherche même plus de faux semblants pour tenter de masquer son hostilité, proportionnelle à sa servilité à l’égard du Medef...

Il est un camouflet au tombereau de propagande indécente que le PS, la droite et l’extrême droite, avec le relais de la plupart des médias, répandent contre les grévistes, contre toutes celles et ceux qui luttent, contre les classes populaires. Ils les ont accusés de tout, de manque de solidarité pendant les inondations, de saboter l’Euro de football ou le Bac, de ruiner l’économie, de « terrorisme »… Autant de calomnies ridicules qui se retournent contre leurs auteurs.

Fiers de notre image !

Tous ces serviteurs du CAC40 ont voulu nous faire honte ! Quelle image nous allions donner de la France, au moment où le monde entier a, paraît-il, les yeux rivés sur elle ! Nous sommes fiers de cette image, nous sommes fiers d’être la France qui se révolte et qui lutte, fiers de ne pas plier devant la dictature de la finance, de défendre nos droits, fiers de rejoindre celles et ceux qui nous ont précédés, dans le monde arabe, en Grèce, en Espagne, aux USA…

Nous sommes fiers d’être dans le camp de tous les exploitéEs, des oppriméEs, contre la France du CAC40, du chauvinisme et du nationalisme, de cette France qui fait la guerre aux peuples mais est incapable d’ouvrir ses portes pour accueillir celles et ceux qui fuient la terreur et la misère que les classes dominantes et leurs États ont eux-mêmes semées.

La question n’est pas d’aimer ou pas le foot. Les défenseurs officiels – et appointés – de l’Euro ne pensent qu’aux milliards que le sport leur rapporte. Ceux qui osent nous faire la leçon ne pensent qu’au fric et au pouvoir !

Tout le monde déteste le gouvernement

Quelle image pitoyable donne ce gouvernement. Il est isolé dans tout le pays, et même au Parlement, même au sein de sa propre majorité. Et plus il est isolé, plus il est arrogant et agressif, osant menacer les cheminotEs de réquisition pour un match de foot, maniant la répression, faisant donner en permanence sa police. Le ministre de l’Intérieur a poussé le ridicule jusqu’à faire injonction aux supporters ou spectateurs de l’Euro de « ne pas tenir des propos politiques » ou « idéologiques » au sein ou aux abords des stades. Quelle bêtise !

Dans le même temps, la ministre du Travail Myriam El Khomri s’est dite « prête à recevoir Philippe Martinez dans la minute si cela peut permettre de lever tous les blocages dans le pays ». Le gouvernement voudrait faire plier le genou à la CGT, et malheureusement Martinez se dit prêt à rentrer dans le jeu, alors que la même ministre déclare dans le même temps : « Le gouvernement n’a pas l’intention de retirer ce texte ni même de le détricoter. » Il n’y a rien à négocier et le mouvement a besoin de perspectives pour imposer le retrait de la loi.

Le gouvernement, lui, joue son va-tout. Le seul espoir qu’Hollande et Valls ont de regagner un tant soit peu de crédit vis-à-vis de leurs commanditaires, c’est de mettre à genou le mouvement. Ils jouent sur le pourrissement, tout en étant contraints de faire des concessions minimes comme aux enseignantEs, aux chercheurEs, aux intermittentEs, aux aiguilleurEs du ciel ou même aux cheminotEs… Cela ne satisfait personne et leur petit jeu politicien se retourne contre eux.

On le voit depuis trois mois que nous sommes engagés dans la lutte, à chaque étape le mouvement a trouvé de nouvelles forces, de nouveaux secteurs rejoignant le combat. Le 14 en est une nouvelle illustration. Il peut représenter un nouvel élan.

Stopper ou pas la régression sociale, notre avenir se joue ici

La popularité du mouvement n’est plus à démontrer au point que les mauvais coups du gouvernement se retournent contre lui. L’immense majorité des salariéEs de ce pays a compris qu’autour de la loi travail se jouait l’avenir. Il n’y a qu’à voir l’acharnement de la droite contre le mouvement, cette droite qui reproche au gouvernement de ne pas frapper assez fort ! Oui, ce qui se joue, c’est la possibilité de mettre un coup d’arrêt à la régression sociale organisée par le Medef et les différents gouvernements qui se sont succédé.

« Briser le pouvoir de nuisance des syndicats : tel est le match, autrement plus impérieux, qu’il faut gagner », écrivait un éditorial du journal de droite le Figaro, propriété du milliardaire Dassault. En un mot, briser la classe ouvrière pour accentuer la politique de régression sociale qui alimente les profits et le salaire de 15 millions d’euros du patron de Renault et ceux de ses amis !

Oui, là est l’enjeu. Un match autrement plus impérieux que ceux de l’Euro ! La semaine qui a précédé les rassemblements du 14 juin, les cheminotEs, les jeunes, les retraitéEs, les salariéEs des centres de traitement des ordures, ceux d’Air France, ont montré leur détermination. Notre mouvement connaît une nouvelle étape pour s’élargir et que la grève s’étende à l’ensemble des salariéEs. Y parvenir est notre affaire à toutes et tous. C’est possible, c’est nécessaire. C’est notre match, il faut le gagner !

Yvan Lemaitre