Publié le Jeudi 6 juillet 2023 à 15h30.

Se mobiliser pour les 7 maternités menacées

Après la grande mobilisation à Carhaix du 18 mars 2023 qui avait réuni au moins 10 000 manifestantEs en pleine bataille contre la réforme des retraites, la Coordination santé du Pays de Guingamp (22) a appelé à construire une mobilisation régionale en Bretagne le 17 juin réunissant les salariéEs et leurs syndicats ainsi que leurs comités de défense des maternités.

Ils ont bien compris que la bataille se doit d’être collective face à l’ARS (agence régionale de santé), qu’il est illusoire de pouvoir s’en sortir chacun de son côté. Cela signifierait seulement tomber les uns après les autres.

Les hôpitaux dans le collimateur

L’entreprise de destruction vise collectivement les 7 maternités de la région Bretagne, c’est donc collectivement qu’il faut répondre à ces attaques.

Fermer une maternité est déjà une mise en danger des femmes, des enfants. C’est aussi une insulte aux personnels et à la démarche d’accompagnement que permettent les structures de niveau 1.

C’est enfin le signe d’un immense mépris pour tout un territoire, tout un maillage d’hôpitaux publics de plein exercice qui est attaqué. Ils ne sont pas dupes, cela n’est qu’une étape dans le processus de démantèlement des hôpitaux de proximité.

Ces « restructurations » entrent dans un cadre bien défini, celui de la loi Buzyn qui entendait labelliser 600 « hôpitaux de proximité » et les transformer principalement en EHPAD avec quelques consultations et recentraliser l’hospitalisation complète sur les hôpitaux-pivots.

L’application de l’article 33 de la loi Rist a servi d’accélérateur à ce processus en prétendant s’attaquer aux excès de l’intérim. Une lecture superficielle pourrait laisser croire que les petits hôpitaux ne sont que des victimes collatérales de cette manœuvre : en réalité, ils sont dans le collimateur de l’ARS.

Notre santé en danger

C’est sur cette base que plus de 2 000 personnes sont venues manifester le 17 juin à Guingamp au son des bombardes et des binious. Malheureusement, les salariéEs des autres départements bretons ont manqué le rendez-vous pour gonfler les délégations des comités de défense, certainement épuiséEs par des mois de mobilisation de lutte contre la contre-réforme des retraites.

Il faut que ce soit seulement partie remise. Ces luttes en Bretagne pourront prendre toute leur place dans l’initiative du Collectif « Notre Santé en danger » du Tour de France pour la Santé qui devrait culminer lors du vote du budget de la Sécu.