Publié le Vendredi 10 janvier 2014 à 07h25.

Santé : les sages-femmes ne désarment pas

Depuis le 16 octobre 2013, les sages-femmes sont en grève, avec des taux élevés dans de nombreux établissements publics (cf. l’Anticapitaliste n°216).

Un « collectif des sages-femmes » revendique la sortie de la fonction publique hospitalière pour un statut de praticien hospitalier sage-femme. Cette revendication catégorielle plus spécifique à celles qui exercent en libéral n’est fort heureusement pas partagée par l’ensemble de la profession. Les organisations syndicales majoritaires dans les hôpitaux sont pour le maintien dans la fonction publique hospitalière, avec la création d’une filière maïeutique (l'accouchement) reconnaissant leur qualification et responsabilité médicale, ainsi qu’une revalorisation salariale.Comme pour tous les soignants, le malaise des sages-femmes va grandissant, d’autant plus qu’elles connaissent depuis peu le chômage ! L’amélioration de leurs conditions de travail exige de revoir à la hausse les effectifs déterminés selon le nombre d’accouchements annuels. Elles veulent assurer sécurité et humanité pour les bébés, leurs mères et leurs pères.

Le mouvement continueLa majorité des sages-femmes ont précisé dans un courrier à Marisol Touraine, la ministre de la Santé, leurs revendications : « Comme tout fonctionnaire, je demande le respect de mon temps de travail annuel et que les heures réalisées en plus soient restituées ou payées. Rester dans la catégorie active qui nous permet de faire valoir nos droits à la retraite à partir de 57 ans et non à 65 ou 67 ans et ainsi reconnaître notre pénibilité, liée notamment au travail en 12 h et à l’alternance nuit/jour. Avoir une pension de retraite calculée sur les 6 derniers mois dont le niveau est garanti et non pas sur les 25 dernières années. Pouvoir bénéficier de 12 jours de congés enfant malade au lieu de 3 et continuer à percevoir le supplément familial. Pour finir, notre code de déontologie et le code de la santé publique sont les garants de notre autonomie quel que soit notre statut. Nous faisons partie des professions médicales, nous sommes collaboratrices des médecins, sans lien de subordination. Pour toutes ces raisons, Madame la Ministre, je revendique un statut médical au sein de la fonction publique hospitalière, la profession attend depuis 2001 cette reconnaissance. »Après deux mois de grève, le gouvernement joue le pourrissement et annonce prendre une décision en mars. Le droit de grève est détourné par les assignations : difficile donc d’établir un rapport de forces dans ces conditions. S’estimant épuisées, les sages-femmes ont déposé des arrêts maladie pour faire plier le gouvernement. Une manifestation nationale s’impose dès ce mois.

Correspondant