Publié le Dimanche 9 juillet 2023 à 11h00.

Les néonazis d’Angers, supplétifs de la police ?

Le 30 juin, un rassemblement contre les violences policières, appelé devant l’hôtel de ville d’Angers à la suite de la mort de Nahel, a été interdit au dernier moment par le préfet, au prétexte de dégradations survenues après le… 1er Mai ! 

Entre 300 et 400 personnes se sont néanmoins rassemblées non loin de la mairie, pacifiquement, jusqu’à ce que la police use de gaz lacrymogènes. Une poignée de manifestants en colère a alors commis des dégradations dans le voisinage (panneaux publicitaires, essentiellement) tandis que les autres se repliaient dans l’hypercentre d’Angers. 

Attaque d’identitaires

Comme l’ont montré des vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux, une douzaine de nervis de l’ex-Alvarium (groupuscule identitaire soi-disant « dissous » par Darmanin mais qui a toujours pignon sur rue sous l’acronyme RED) a alors attaqué des passantEs supposément issuEs de la manifestation. De façon bestiale, avec des battes de baseball et des slogans racistes (« Retournez dans votre pays... dans votre poubelle d’islam », etc.) Au moins une personne a dû être transportée au CHU en urgence relative. 

Impunité

Les nazis se sont ensuite repliés dans leur local sous la protection de la police. Le scénario s’est répété le lendemain soir après que les identitaires ont de nouveau paradé avec battes de baseball et barres de fer, tout en lançant des slogans racistes. La police les a séparés des jeunes qui tentaient de les repousser, puis les a laissés regagner leur repaire. Le préfet, qui abuse du mot « ultra » à tort et à travers — jusqu’à qualifier d’ultra-gauche le Mouvement national lycéen à l’origine du rassemblement du 30 juin — n’y voit qu’affrontements entre « ultra-droite » et « ultra-gauche ». Mais, en interdisant le rassemblement pacifique, puis en imposant sa dispersion par des tirs de lacrymogènes, puis en laissant une milice néonazie déployer son ultra-violence, cet « ultra-préfet » est le premier responsable des violences ou dégradations qui ont été commises en centre-ville. 

Le combat unitaire contre les violences policières et celles de l’extrême droite reste, à Angers, une urgence absolue.

Correspondant