Publié le Jeudi 28 mars 2013 à 13h58.

Les nôtres : Marc Rénier

Marc nous a quittés. Brutalement. Emporté par la maladie qui le rongeait du fait de son handicap. Et pourtant il était dur avec lui-même contre la maladie. Pas le genre à se plaindre, à appeler à l’aide. Tout faire par lui-même, tout faire normalement, comme les autres, même les trucs les plus fous. Passionné de voile, il a navigué de nombreuses fois entre la Bretagne, la Cornouaille anglaise, les Scilly. Mer creuse et mal de mer, il en fallait plus pour le mettre à plat. De photo aussi. Il s’était engagé dans la Photothèque Rouge pour le plaisir d’agir, avec son point de vue bien à lui et sa détermination. Marc était militant dans le 13e arrondissement. Il était connu de tous, de tous les combats, de toutes les manifs, de toutes les diffs et collages malgré sa paraplégie. Militant depuis toujours, d'abord à Bordeaux à l'OCT, il rejoint la LCR et s'installe à Paris. Membre fondateur du NPA dans le comité parisien du 13e qu'il n'a jamais lâché, jusqu'au bout. Mais c’est surtout à la librairie la Brèche, qu’il animait depuis les années 80, que nous avons été nombreux à le rencontrer. Marc et son fauteuil, on ne les reverra plus, la maladie a eu raison de sa résistance. Hospitalisé samedi dans la journée, décédé le jour même à 20 heures. Ses obsèques auront lieu au crématorium du Père-Lachaise samedi 30 mars à 11 h. Soyons nombreux au côté de Françoise sa compagne et de ses quatre frères et sœurs dans ce moment difficile. Ses camarades

 

Attention ! Handicapé Gentil en Colère !

 

Marc ne supportait pas l'injustice, qu'elle soit petite ou grande, c'était épidermique. Elle le mettait en colère, une colère qui prenait naissance au plus profond de lui. Il s'acharnait à tenter de comprendre et à l'éliminer. Il a su par le militantisme, à l'APF, au MDH (Mouvement de défense des handicapés dés mars 1975, à la LCR puis au NPA, etc. orienter cette colère et passer de la lutte individuelle à la lutte collective.

 

Au sein de la LCR, il sensibilise ses camarades à la question du handicap, il publie des articles dans Rouge et apporte des contributions sur le sujet. Chaque fois que l'occasion se présente, il tente de rassembler sur cette question et cherche à créer « un collectif militant large et démocratique qui refuse le jeu institutionnel, qui défende les revendications jusqu'au bout (droit au travail, école etc…) en lien avec les organisations ouvrières, les syndicats ».

 

Un an avant le congrès fondateur du NPA, il parvient à rassembler un petit groupe  pour la manifestation de Ni Pauvre Ni Soumis qui remettait à l'ordre du jour la question sociale du handicap. Ensemble, ils décident de provoquer une réunion/formation à l'université d'été 2008 pour s'élargir aux militantEs de province et construire un lieu de débat et d'action dans le cadre du NPA. L'effectif double, tous veulent porter la question du handicap au sein des luttes, que ce soit sur la santé, l'éducation ou le travail.

 

Le congrès du NPA approchant, Marc travaille à la reconnaissance et l'acceptation d'une commission handicap au sein du nouveau parti pour l'alimenter en analyses (politique gouvernementale, questions revendicatives...) et intervenir dans les mobilisations. La commission handicap naîtra permettant une réelle avancée dans la prise en compte de cette question au sein du parti.

 

Il dénoncera entre autre « le capitalisme et les handicapés: l’histoire d’une violence institutionnelle » et la situation sociale précaire des personnes en situation de handicap.

 

« Moteur » et « Handicapé », il a su mobiliser.

Commission Handicap NPA