Publié le Lundi 10 février 2014 à 16h55.

Élections européennes: une perspective anticapitaliste et internationaliste

À quatre mois du scrutin, les élections européennes, qui doivent élire le 25 mai 74 députés au Parlement européen, ne préoccupent guère la population. Par contre, le PS comme l’UMP se font quelques soucis, alors que les sondages annoncent une abstention record et une montée du populisme d’extrême droite. Autant de raisons de nous donner les moyens de permettre au rejet de l’Europe de l’austérité de se porter sur des candidats anticapitalistes, internationalistes.

«Ce n’est pas en défaisant l’Europe que l’on fera la France de demain. C’est en la renforçant qu’elle nous protégera davantage », prétend François Hollande pour tenter de justifier la politique que lui et son gouvernement mènent en accord avec la commission européenne. Il met en application avec zèle la politique d’austérité défini par le TSCG mis en place sous la présidence de Sarkozy. Les gouvernements européens se sont félicités du Pacte de responsabilité et il est bien difficile de voir en quoi leur Europe nous protège de quoi que ce soit. Bien au contraire elle définit un cadre politique de mise en œuvre des politiques libérales, de l’austérité et de « la concurrence libre et non faussée ».Si le PS peut espérer sauver la mise aux municipales en jouant des rivalités UMP-FN, pour les élections européennes, élections à un seul tour, le plus probable est que se reproduise en pire la débâcle de 2009 où il fit 16,8 % des voix derrière la droite et EÉLV. Ces derniers auront bien du mal à convaincre de leur capacité à influencer un gouvernement où ils jouent les figurants. Arrivée en tête en 2009, l’UMP sera face à ses divisions, à ses difficultés à se différencier du PS et à la concurrence du Modem et de l’UDI qui feront liste à part.

Ni Europe de l’austérité ni repli nationalisteAutant dire que contre l’ensemble des partis qui ont mis en œuvre et assument l’Europe de l’austérité, le Front national aura un terrain prêt à accueillir sa démagogie qui fait de l’Europe la cause de tous les maux, flattant le nationalisme et la xénophobie. Un sondage Ifop publié par le Journal du Dimanche du dimanche 26 janvier lui donne 23 % des voix, devant l’UMP (21 %) et le Parti socialiste (18 %). L’Alternative, la nouvelle alliance centriste dirigée par Jean-Louis Borloo et François Bayrou, récolterait 11 % des voix, et Europe Écologie les Verts 7 %.Face à la montée du populisme d’extrême droite qui espère capter un mécontentement confus pour mieux le dévoyer en flattant les préjugés réactionnaires, la politique du Front de gauche (donné à 9 % dans le sondage) ne représente pas une réponse. Il reste bien trop lié au Parti socialiste auquel PCF comme PG se rallieront le plus souvent au deuxième tour des municipales. Il est aussi bien trop dominé par un discours souverainiste, la défense de la France...Nous ferons tout ce qui est dans nos possibilités pour permettre que, dans la cacophonie des défenseurs de la France pro-Europe capitaliste et des chauvins anti-Europe, puisse s’exprimer une voie pour défendre les classes populaires, par-delà les frontières, contre l’Europe de l’austérité, pour une Europe des travailleurs et des peuples.

Yvan Lemaitre