Publié le Vendredi 24 janvier 2014 à 16h56.

Schneider Electric (76) : l’usine bloquée, la CGT obligée de suivre !

Depuis le début du mois, la pression monte dans les ateliers de l'usine de Petit-Quevilly qui à la fin de la procédure ne comptera plus que 86 personnes sur 311. Les salariés se plaignent de l’immobilisme syndical.

Pour répondre à cette fronde, CGT et CGC ont organisé un rassemblement de 120 personnes devant la préfecture, puis une montée au siège social de Schneider Electric à Rueil-Malmaison (92). Sur place, très vite les grilles d’entrée ont sauté et le hall a été envahi par 150 salariés, avec percussions improvisées et trompettes de stade. Quatre heures de bruits pour ne rien obtenir… Colère et déception.Au retour sur le site, nouvelle déception : les syndicats n’ont pas discuté d’actions pour le lendemain. Les salariés rentrent chez eux dépités et en colère. Surprise le lendemain matin : sans consignes syndicales, au retour de Rueil, un groupe de filles a organisé le blocage de l’entrée du site par téléphone. Un grand feu est allumé, des barbecues fabriqués.

Les femmes en pointe de la mobilisationLa CGC se désolidarise du mouvement, la CGT est contrainte de participer. Pendant deux jours, l’usine est bloquée, les femmes étant à la pointe de la conduite du mouvement. En l’absence d’avancées, de plus en plus de voix, surtout de filles, se plaignent de la passivité des élus CGT, de leur absence de perspectives. Face à cela, la CGT concède l’ouverture de la conduite de la lutte à deux filles extérieures aux négociations. Devant des propositions de la direction considérées comme largement insuffisantes par celles et ceux qui vont être mutés ou licenciés et la criante absence de perspectives syndicales, le délégué syndical CGT est interpellé et un débat s’instaure autour du barbecue puis en AG entre celles et ceux qui veulent durcir le mouvement et ceux qui prônent l’attente. Des actions sont retenues pour contraindre la direction à revoir sa copie. La direction contactée considère les négociations comme terminées.Vendredi 17 janvier, les salariéEs ont envahi le bureau du directeur. Ils l’ont relâché vers 12h30 contre l’engagement de rouvrir, puis de suspendre le CE, sans garantie de négociations à venir. « Cela ne dépend plus de lui, mais de la DG… ».Le soir même, une cinquantaine d’ouvrierEs, avec la CGT, se sont invitéEs aux vœux du maire de Petit-Quevilly. Il a peu apprécié… D’autres initiatives sont prévues la semaine prochaine. À suivre.

Correspondant