Publié le Mercredi 19 juillet 2017 à 09h41.

PSA : Pour la défense des libertés syndicales et ouvrières

Les initiatives prises par le comité national constitué à cet effet permettent aujourd’hui de nouveaux développements...

La répétition des actes répressifs dans de nombreuses usines du groupe indique bien qu’il s’agit d’une politique délibérée de la part de la direction de PSA, poisson pilote d’une offensive patronale généralisée conjuguée à la préparation des ordonnances Macron.

Répression dans toutes les usines

L’usine de Poissy est aujourd’hui en première ligne, avec la condamnation inique du secrétaire du syndicat CGT Farid Borsali à six mois de prison avec sursis pour des mises en cause bidons, lors d’une mission du CHS. De plus, neuf autres militants ont été mis en garde à vue pendant 9 heures et assignés en correctionnelle, le 16 novembre, sur une fausse accusation de séquestration. Une pétition exigeant l’arrêt de la procédure de licenciement engagé contre l’un d’entre eux a recueilli plus de 1 500 signatures dans l’usine. Un record !

Dans l’usine de Mulhouse, le local syndical a été perquisitionné par la BAC et six militants ont été mis mis en examen après une plainte déposée par la direction de l’usine elle-même au motif de la distribution en mars 2016 d’un tract syndical ne lui plaisant pas. Un syndiqué vient de recevoir une mise à pied conservatoire à effet immédiat en vue d’un licenciement suite à une simple déclaration du bras droit d’un chef...

À Sevelnord, des RG sont même missionnés pour mettre la pression sur les salariés à leur poste de travail. Dans l’usine de Sochaux, la direction vient de licencier un technicien de 47 ans avec 27 ans d’ancienneté pour insuffisance de résultats : il n’a pas atteint un certain pourcentage d’objectifs. Une première dans cette usine !

Commandos antigrève

Peugeot, en plus de l’hélicoptère affrété pour sortir les pièces, a eu recours, lors du blocage de l’usine de Sept-Fons le 7 juillet dernier par les ouvriers GM&S, à un commando antigrévistes qui s’en est pris aux véhicules des ouvriers venus de La Souterraine : pneus crevés et véhicules endommagés.

Le fait que le commando ait porté des insignes de FO ne change rien au fait qu’il s’agissait en l’occurrence d’un coup de main organisé par la direction de l’usine, en toute connivence avec le siège de PSA vu le retentissement national du blocage de l’usine de Sept-Fons.  

Jusqu’où oseront -il ?

Le vote par l’Assemblée nationale de la loi d’habilitation des ordonnances est un feu vert au patronat pour y aller encore plus fort. Cette même semaine, chez Smart, là où un référendum à la mode Macron avait avalisé les 39 heures payées 37, la direction vient de proposer d’instaurer des journées de travail de 10 heures quatre jours par semaine. 

Dans ce type de situation, la préparation  d’une résistance ouvrière efficace passe par de multiples canaux de mobilisation et le décloisonnement des luttes. Les atteintes aux libertés syndicales et ouvrières concernent beaucoup d’autres usines dans l’automobile et ailleurs, ­Philippe Poutou à Ford Blanquefort et tant d’autres militantEs dans tant d’autres usines...

Des actions de soutien unitaires 

Les premières initiatives du comité pour la défense des libertés ouvrières et syndicales ont été le lancement d’une pétition nationale et la tenue le samedi 8 juillet d’une conférence de presse devant le siège de PSA : un meeting unitaire avec des prises de parole de militants de la CGT Poissy et de la fédération de la métallurgie, d’un responsable du syndicat SUD du Technocentre Renault, de Gérard Filoche, le parrain de ce comité, et de représentantEs de Lutte ouvrière (Arlette Laguiller), du NPA (Philippe Poutou), du PCF (Pierre Laurent) et de La France insoumise (Éric Coquerel). 

La pétition lancée a atteint dimanche dernier 4 188 signatures. Elle peut et doit être encore relayée. Les initiatives lancées par le Comité de défense des libertés syndicales et ouvrières à PSA constituent un incontestable point d’appui pour faire échec aux menées répressives de PSA, de toute l’auto­mobile et ailleurs. Elles s’inscrivent dans le mouvement contre les ordonnances Macron, la casse du Code du travail et la remise en cause des droits des salariéEs. 

Correspondant