Publié le Jeudi 8 décembre 2016 à 12h00.

La Poste : Nous répondons « mobilisation ! »

Contre la répression, pour le service public postal, ces prochains jours sont marqués par la mobilisation des postierEs.

Gaël : procès reporté mais vigilance

Dans le sillage de la mobilisation contre la loi travail, les poursuites contre les militantEs se sont multipliées : à ce jour, au moins 900 procès et poursuites disciplinaires ont été lancées ! Licenciements, peines de prison... Ainsi Gaël Quirante, secrétaire départemental adjoint de SUD Activités postales 92, fait partie des cibles de la répression patronale. La Poste s’acharne : elle avait demandé son licenciement suite à la grève de 2010 d’Asnières-Châtillon-Clamart. L’inspection du travail l’a refusé, et La Poste avait fait appel de cette décision auprès du ministre du Travail de l’époque... qui avait lui aussi rejeté la demande de licenciement. La direction a de nouveau fait appel en 2012 de la décision du ministre auprès du tribunal administratif, qui a de nouveau confirmé la décision du refus de licenciement. Et La Poste a plus récemment encore fait appel de ce dernier jugement auprès de la cour d’appel du tribunal administratif de Versailles !

L’audience à Versailles était prévue le 6  décembre, mais le dossier de la défense était suffisamment fourni pour que le tribunal reporte le procès, à une date encore inconnue. Cela signifie que le juge va au moins prendre le temps d’examiner les arguments de l’avocat de Gaël : un signe encourageant, mais bien évidemment la nécessité de se mobiliser reste tant que la procédure de licenciement n’est pas totalement ­abandonnée ou annulée.

Un meeting de mobilisation contre la répression regroupant des militantEs de différents secteurs aura lieu ce jeudi 15 décembre prochain à La Belle Étoile1. Gaël y interviendra auprès de Loïc de la Compagnie Jolie Môme, de Mickaël Wamen de la CGT Goodyear et d’autres...

TouTEs en grève ce 8 décembre !

Ce jeudi 8 décembre, les postierEs sont appelés à la grève sur tout le territoire par CGT-SUD-UNSA : la première mobilisation nationale et unitaire depuis la médiatisation de plusieurs drames et du malaise au sein de l’entreprise. Si les conflits locaux à La Poste sont quasi permanents, ils restent isolés et éparpillés, le plus souvent bureau par bureau, alors que la boîte avance vite et frappe fort partout. Les postierEs subissent de fait un plan social qui ne dit pas son nom, avec des milliers de suppressions d’emplois par an, des fermetures de bureaux, une précarité grandissante, des pressions managériales, une répression quotidienne…

Un constat connu du personnel qui impose une réaction collective qui dépasse le cadre d’un bureau ou d’un département. Or, cela fait des années qu’aucun appel unitaire national à la mobilisation n’avait existé, malgré les nombreuses attaques… et résistances ! Certes, depuis la rentrée, des grèves locales ont continué, au courrier comme dans le réseau. Le 17 novembre dernier, à l’appel de la CGT et d’intersyndicales locales/départementales, une trentaine de préavis avaient été déposés, avec des mobilisations réussies comme dans les Yvelines.

Les annonces « bidon » faites par la direction le 21 novembre, avec des pseudo-négociations nationales, ne répondent en rien aux revendications : au contraire, les mesures annoncées s’inscrivent dans la politique de La Poste, justement dénoncée par tous ! L’initiative de SUD d’une journée de grève nationale ce 8 décembre, rejoint par la CGT et l’UNSA, et dans certains départements par FO, va permettre aux postierEs, partout sur le territoire et quel que soit le métier, de se mobiliser au même moment, de regrouper enfin les luttes. Nous devrons être plus nombreux en grève ce jour-là, et manifester aux différents rassemblements.

Cette première mobilisation nationale, aboutissement de nombreuses grèves locales et du volontarisme d’équipes syndicales CGT/SUD, doit évidemment être une première étape dans une stratégie de résistance au rouleau compresseur postal : regrouper et unifier les luttes, effacer les frontières artificielles de métiers, régions ou d’étiquettes syndicales, afin d’augmenter le rapport de forces qui permette de gagner.

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