Pierrefitte-sur-Sauldre, 800 habitantEs, 40 % de votes d’extrême droite au premier tour de la présidentielle 2022, accueillait ce 24 juin une nouvelle édition de la Fête de la Violette désormais tout à la gloire de Reconquête et de l’extrême droite identitaire qu’elle représente.
À l’initiative de plusieurs organisations, un contre-rassemblement était organisé avec l’objectif de refuser la banalisation des discours de l’extrême droite, d’installer une présence antifasciste dans l’espace public du village et de poser le premier jalon d’une riposte plus large contre l’extrême droite dans le Loir-et-Cher. Des organisations associatives, politiques, syndicales et des collectifs antifascistes de toute la région ont répondu présentEs.
Rassemblement régional
Le rassemblement, non déclaré, a finalement pu s’installer place de l’église, à un bon kilomètre de la Fête de la Violette, malgré un dispositif policier démesuré, équivalent à celui déployé lors de la récente venue de Macron à Vendôme, selon certaines sources. Le car venant d’Orléans, a par exemple, dû subir 5 contrôles de gendarmerie successifs, quadruplant son temps de trajet.
Néanmoins, 170 personnes étaient réunies au pic de cette mobilisation à midi, dont le NPA fut l’organisation la plus représentée.
Sur place, des temps de discussions sur la lutte contre les idées d’extrême droite ont permis d’aborder plusieurs points essentiels, à commencer par l’imposture sociale de l’extrême droite, sans cesse dans le camp du capital, qui nécessite de faire progresser l’antifascisme sur les lieux de travail comme de vie.
Combat féministe et antiraciste
Les spécificités de la Sologne, terre de grands propriétaires et des nombreuses inégalités qui vont avec, ont aussi été abordées, ainsi que la détresse des sympathisantEs de gauche y résidant, souvent démunis de l’absence d’organisation antifasciste. Enfin, l’offensive antiféministe et anti-LGBTQIA+ de l’extrême droite a pu être décortiquée. Le Planning familial 41, l’association « Toutes des femmes » ont insisté sur l’importance de repousser hors de nos luttes les pseudoféministes d’extrême droite, notamment les transphobes.
Quelques jours après le naufrage dans les eaux grecques ayant entraîné la mort de plus de 600 migrantEs, il était indispensable de rappeler que l’extrême droite est complice de toutes les morts aux frontières, l’urgence et la nécessité de lutter contre la loi Darmanin « Asile et immigration ».
En début d’après-midi, une manifestation spontanée est partie en direction de la Fête de la Violette, rapidement stoppée par un barrage de gendarmes avec l’équipement antiémeutes. Elle a fait entendre, espérons résonner, des slogans antifas dans ce village.
Le rassemblement a offert l’opportunité à des militantEs de départements, d’organisations ou sensibilités différentes, de se rencontrer, d’échanger, et surtout de débuter la construction d’un réel cadre unitaire antifasciste, à développer.