Publié le Mercredi 9 octobre 2013 à 11h04.

Edito : Brignoles repetita !

Les élections partielles se suivent et se répètent : progression massive de l’abstention, poussée de la droite et du Front national, élimination de la gauche dès le premier tour. À Brignoles, ce scénario s’est joué au détriment du conseiller général PCF dont l’élection avait été invalidée. Divisant ses voix quasiment par deux par rapport à 2011 et par trois sur 2012 où il était le candidat unique de la gauche, le candidat du PCF a expliqué sa défaite par la division à gauche, ne voyant la progression de l’abstention que comme le résultat de la politique du gouvernement « qui suscite de la désespérance chez les électeurs de gauche ». Pourtant le PCF devrait méditer cette leçon : soutenu par le PS dès le premier tour, il a pâti lui aussi du discrédit de la politique du gouvernement.

Car comment ne pas faire le lien entre cette grève des urnes, qui se double de plus en plus d’un basculement d’une partie des couches populaires vers le vote FN, et l’offensive anti-ouvrière menée par le PS et ses alliés ? Sur tous les terrains — emploi, salaire, fiscalité, écologie, démantèlement des protections sociales, des services publics — les ministres assènent servilement politique d’austérité et alignement sur les revendications patronales, abandonnant les quelques mesures vaguement de gauche promises par le candidat Hollande.
Relayant et assumant ouvertement les thèmes favoris de la droite (travail du dimanche, ras-le-bol fiscal), c’est sur le terrain même de l’extrême droite que s’aventurent certains, faisant des Roms les nouveaux boucs émissaires. Après l’affaire Cahuzac, tout cela se combine pour accentuer l’écœurement et la perte de repères qui font le lit de l’extrême droite et nourrissent la démoralisation à gauche. Dans ces conditions, le renoncement des confédérations syndicales à mener sérieusement la bataille contre la réforme des retraites ne peut qu’empirer la situation.
Pour les militantEs soucieux de défendre les intérêts de notre camp social, l’alternative ne pourra venir que d’un regain des mobilisations adossé à la construction d’une opposition clairement à gauche, en toute indépendance d’un PS qui nous conduit à la catastrophe sociale, politique et écologique.

Côme Pierron