Publié le Vendredi 27 septembre 2013 à 10h15.

Palestine : Oslo : un espoir, une impasse

À l’affiche des grands médias, ce 13 septembre 1993, une photo symbolise l’espoir de tout un peuple : Yasser Arafat et Yizhak Rabin se serre longuement la main sur le perron de la maison blanche. Le président de l’OLP a reconnu l’État israélien, renonce à la violence, accepte les résolutions de l’ONU. Le Premier ministre israélien reconnaît l’OLP comme représentant du peuple palestinien et s’engage à commencer des négociations dans un processus de paix au Moyen-Orient...
Depuis décembre 1987, la révolte palestinienne s’exprime contre l’occupation sioniste. Dans tous les territoires des comités populaires organisent des grèves, des actions de désobéissance civile, des manifestations violemment réprimées par l’armée israélienne. Cette première Intifada restera dans l’histoire comme « la révolte des pierres ». Le soulèvement populaire palestinien, la férocité de la répression israélienne relancera médiatiquement la question palestinienne. Les images des jeunes militants affrontant avec de simple cailloux les chars et les soldats lourdement armés feront le tour des journaux télévisés sur l’ensemble de la planète.

Négociations secrètes
Face à la détermination populaire palestinienne, la communauté internationale ne peut rester silencieuse, et en octobre 1991 s’ouvre à Madrid une « conférence de paix au Moyen-Orient » sous le parrainage des USA et de l’Union soviétique, conférence qui faute de moyens de pression réels sur l’occupant ne pourra aboutir à un quelconque résultat.
En parallèle de la conférence de Madrid, à laquelle participe pourtant de façon non officielle des représentants de l’OLP issue des territoires de Cisjordanie, l’appareil de l’OLP installé à Tunis mène des « négociations » secrètes avec l’occupant, sous l’égide de ­Mahmoud Abbas.
Les représentant palestiniens de l’OLP à la conférence de Madrid découvriront par les médias, l’existence des tractations conduites par une faction de l’OLP et le résultat : la déclaration d’Oslo. Les négociateurs palestiniens présents à Madrid, ainsi que deux composantes importantes de l’OLP — le Front démocratique pour la Palestine (FDLP) et le Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) — ne reconnaîtront pas cette déclaration comme un compromis issu des organes de l’OLP.

Accords et plans de paix
Les accords qui suivront cette déclaration d’Oslo se traduiront en avril 1994 par les accords de Paris définissant les rapports économiques entre les zones « sous contrôle » palestinien et l’État d’Israël. De fait, l’économie palestinienne est sous contrôle des Israéliens : limitation des importations, fixation du montant des taxes, etc.
En 1995 les accords de Taba, nommé aussi Oslo II, fixeront les conditions du transfert de zones occupées à la nouvelle Autorité nationale palestinienne (ANP). Les transferts de zones occupées sous l’autorité de l’ANP se feront sous l’ultime condition que la nouvelle institution palestinienne assure la sécurité de l’occupant, c’est-à-dire réprime la résistance palestinienne à l’occupation de la Palestine !
De la déclaration d’Oslo à aujourd’hui, les multiples « négociations » ou plans de « paix » qui ont suivi — camp David en 2000, le Quartet 2002, Anapolis 2007 – se sont tous heurtés à la volonté israélienne de ne pas accepter l’existence d’un État Palestinien indépendant sur une partie des terres de la Palestine historique.Rien n’a changé
La déclaration d’Oslo n’a été en fait pour les gouvernements israéliens qu’un moyen de diversion face à la détermination du peuple palestinien à obtenir justice et liberté. Vingt ans après, la colonisation de la Cisjordanie est massive, la judaïsation de Jérusalem est en voie d’achèvement, Gaza est transformée en une immense prison à ciel ouvert, plus de 5 000 Palestiniens sont dans les geôles israéliennes, dont 13 députés élus au Parlement palestinien. Malgré les accords qui ont suivi Oslo, 79 résistants palestiniens arrêtés avant 1993 sont toujours détenus par l’État colonial ! Et la résolution 194 de l’ONU de décembre 1948, définissant le droit au retour des réfugiés de 1948, acceptée par