Publié le Jeudi 25 juillet 2013 à 10h10.

Gaz de schiste : Commedia dell'arte gouvernementale

François Hollande a dénoncé pendant toute sa campagne l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste. Le 14 juillet, il redisait son opposition à l’exploitation, confirmant ainsi le recadrage de Montebourg fait par Ayrault. Le ministre du Redressement productif avait proposé, le 10 juillet, la création d'une « compagnie publique et nationale » pour exploiter le gaz de schiste, certain qu’il est qu’on arrivera, dans très peu de temps, au « gaz de schiste écologique »... Le hic, c’est qu’en novembre dernier Hollande avait affirmé que la recherche sur les techniques d’exploitation continuait. Ils sont donc bien d’accord ! Rappelons que le « gaz de schiste écologique » est une formule qui n'a pas de sens : son exploitation est dévastatrice, notamment pour les nappes phréatiques et l’utilisation de cet hydrocarbure n’a rien à envier au pétrole quant à sa nocivité sur le changement climatique.

Gaz sous pression... financièreLes propos de Montebourg interviennent peu de temps après les déclarations favorables au gaz de schiste de l’Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques, qui planche sur les techniques alternatives à la fracturation hydraulique. Le 17 juillet, a été annoncée une mission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, qui se rendra notamment aux États-Unis, et veut étudier « l’impact du gaz de schiste sur le marché du gaz et sur l’équilibre de nos systèmes de production et de distribution d’énergie »... La seule question qui les travaille tous est que le gaz coûte trois fois moins cher aux USA qu’en France et que, dans ce contexte économique, les industriels et le Medef ont un moyen de pression qui fait vite « oublier » que des régions entières des États-Unis deviennent inhabitables à cause de l'exploitation du gaz de schiste. Montebourg est le bouffon de Hollande, il est là comme agitateur, sans amour propre. Il distille sur commande des contre-vérités en attendant qu’elles soient reprises un jour comme des faits inéluctables. Sarkozy était un grand adepte de ces scuds que l’on lance pour tester ou sensibiliser l’opinion. Hollande a amélioré la méthode, il a dédié un ministre à cette activité, un fanfaron arriviste sans états d’âme.

CorrespondantEs de la commission nationale écologie