Publié le Mardi 9 juillet 2013 à 16h38.

Écologie : il y a du gaz dans l’eau !

Une étude de chercheurs de Duke University, USA montre qu’en Pennsylvanie les nappes phréatiques proches des puits de forage de gaz de schiste sont polluées par du méthane issu des roches profondes.Les conséquences sont doubles. Des nappes phréatiques polluées (l’eau du robinet qui prend feu, ce n’était donc pas du pipeau !), et une émission de méthane incontrôlée. Ce gaz a un potentiel de réchauffement de l’atmosphère 23 fois plus élevé que le CO2 : en relâcher est criminel.On ne va pas prétendre être surpris. Dick Cheney avait beau avoir exclu l’industrie pétrolière des législations de protection de l’air et de l’eau, les évidences de pollutions dues à l’exploitation des eaux et huiles de schiste étaient connues, d’autant que la même équipe de chercheurs avait déjà publié une étude à l’automne 2011 sur ce sujet…

Industriels à la manœuvrePourtant, en France, l’industrie pétrolière poursuit son offensive tous ­azimuts :- Question prioritaire de constitutionnalité par la société Schuepbach bientôt transmise par le Conseil d’État au Conseil constitutionnel, qui pourrait remettre en cause l’interdiction de la fracturation hydraulique.- Rapport effarant de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques qui reprend tous les poncifs de l’industrie pétrolière et du Medef.- Place écrasante donnée aux industriels lors des débats sur le nouveau Code minier, où certains n’ont pas hésité à plaider pour la légalisation de la corruption des élus locaux et des propriétaires.Comment croire les déclarations de Delphine Batho ? « La position du gouvernement ne changera pas » ? Et quid de son remplaçant dans le gouvernement d'Arnaud Montebourg, qui plaide pour le gaz de houille made in France, ou de François Hollande qui promeut lui les gaz de schiste en Pologne ou en Algérie...Les collectifs contre le gaz de schiste ont fait un travail technique et juridique formidable, mais la seule pression vraiment efficace, c’est de redescendre dans la rue, comme en 2011. Nous ne laisserons pas bousiller notre environnement pour faire redémarrer la machine capitaliste !

CorrespondantEs commission nationale écologie