Publié le Mercredi 26 juin 2013 à 15h21.

Loi Fioraso : la LRU 2.0 doit être mise en échec

C'est dans l'indifférence médiatique que la loi Fioraso a été votée au Sénat le 22 juin, devant une vingtaine de Sénateurs présents. Elle a recueilli les votes du PS, d'une partie de la droite et du groupe EELV. De plus, les sénateurs EELV ont fait adopter un amendement qui, dans les circonstances actuelles et sans autre garantie pour leur statut national, pourrait conduire à instituer un recrutement purement local, voire mandarinal, des enseignants-chercheurs.

Au-delà de cet amendement, qui réveille aujourd'hui la colère d'une grande partie de la communauté universitaire, c'est toute la loi Fioraso qui doit être rejetée. En effet, cette loi vise à la mutualisation des moyens entre universités d'un même "territoire" et aboutirait immanquablement à la suppression de filières dans chaque université de ce "territoire". Elle entend de surcroît transformer chaque université en entreprise qui dégagerait des moyens propres en vendant au prix fort ses formations (aux étudiants étrangers ou en reprise d'études, pour commencer, à l'ensemble des étudiant-e-s à terme). Elle impliquerait le "transfert" vers le privé des résultats d'une recherche publique entièrement soumise aux injonctions de l’État "stratège" et aux intérêts à court terme des capitalistes. Dans le cadre de l’acte 3 de la décentralisation, la régionalisation de l’université conduirait à la soumission du secteur au patronat local et à la remise en cause des statuts nationaux des personnels. Inspirée par une vision néolibérale, marchande et utilitariste de l'université, la loi Fioraso est une nouvelle arme de destruction massive du service public national d'enseignement supérieur et de recherche, dans la droite ligne de la loi LRU de Sarkozy et Pécresse.

Le vote de la loi Fioraso, quelle que soit sa forme définitive après passage en commission mixte du Sénat et de l'assemblée, ne signifie pas que le combat contre la marchandisation de l'université va s'interrompre. La mobilisation contre la loi LRU avait connu ses moments les plus forts bien après le vote de la loi, en 2007 et 2009 notamment.

La rentrée universitaire va être également marquée par une pénurie budgétaire sans précédent : les suppressions de postes continuent, les moyens pour le fonctionnement sont en chute libre. L’austérité dans l’enseignement supérieur et la recherche entraîne une dégradation violente des conditions de travail des personnels comme des conditions d’études des étudiants.

La mobilisation contre la loi "LRU 2.0" de Fioraso  et l’austérité ne fait que commencer. A nous, étudiant-e-s et personnels des universités et des labos, d'organiser la riposte dès la rentrée universitaire ! 

Montreuil, le 26 juin 2013