Publié le Mardi 25 juin 2013 à 23h06.

La France sur la route du Portugal et de l’Espagne

La droite et le gouvernement sont en train de jouer au ping pong avec les chiffres du déficit budgétaire pour 2013. En fait, la France paraît s’engager sur la route du Portugal et de l’Espagne où l’austérité étouffe un peu plus la croissance sans réduire les déficits.

Selon les députés UMP de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, le déficit public pourrait atteindre au moins 4% du PIB en 2013.  Gilles Carrez, le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, le déficit de l’Etat devrait dépasser les 80 milliards d’euros en fin d’année, au lieu des 61,6 milliards prévus par la loi de Finances.

Deux arguments sont mis en avant :

-       des moindres recettes fiscales qui atteindraient environ 15 milliards d’euros, notamment du fait de recettes de TVA moins bonnes que prévues. Ce qui est logique quand la consommation des ménages, qui a baissé de 0,4% en 2012 baisserait encore de 0,1% en 2013 d’après l’INSEE.

-       une compression insuffisante des dépenses.

Selon Gilles Carrez, « le déficit public pourrait dépasser 4% du PIB en 2013, au lieu des 3% prévus à l’origine » du fait de l’absence de « mesures d’économies » prises par le gouvernement.

Le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, a répondu mardi, en assurant que les dépenses seraient tenues cette année et que le gouvernement procéderait à des « ajustements » si les recettes sont moins élevées que prévu.. Interrogé sur RTL, le ministre a estimé que « là où il y a un énorme mensonge de la part de la droite, c’est sur le fait que contrairement à eux, nous tenons les dépenses. »  Jean-Marc Ayrault, pour sa part, a annoncé que, en 2014,  « Pour la première fois » depuis 1958, les dépenses de l’Etat « vont diminuer. (Elles) seront en diminution de 1,5 millliard d’euros ».

Droite et gauche se situent sur le même terrain : celui de l’austérité. Les prévisions budgétaires gouvernementales (déficit de 3,7% du PIB) sont optimistes dans la situation de récession. Quel sera le déficit exact ? Nul ne le sait. L’OFCE (office français des conjonctures économiques) annonçait pour sa part un déficit de 3,9% du PIB en avril dernier. 

La crise du capitalisme a des ressorts tenant à la logique du système du profit. Mais la politique suivie dans la zone Euro ajoute la crise à la crise. Le pacte de croissance de Hollande n’a été qu’une annonce publicitaire, la dette publique est le seul poste de dépense qui soit préservé de l’austérité. En fait, la France paraît bien engagée sur la route du Portugal et de l’Espagne où l’austérité casse encore plus la croissance, donc creuse les déficits.  Et à cela, Hollande et Ayrault, plus que jamais soumis aux logiques capitalistes et financières, ne voient comme remède que plus d’austérité !

Le groupe de travail économique du NPA