Publié le Mercredi 15 mai 2013 à 09h24.

Soutien à Acrimed : Bercy doit revenir sur sa position !

L’administration fiscale vient de démontrer où sont ses priorités, en refusant à l’association Acrimed (Action-critique-médias) de bénéficier d’une défiscalisation (de l’ordre de 60%) des dons qui lui sont consentis, octroyé « au profit d’œuvres et d’organismes d’intérêt général ». Arguant qu’Acrimed «ne contribue pas à la production et à la diffusion d’œuvres de l’esprit», Bercy prive ainsi cet observatoire critique des médias d’un moyen non négligeable d’autofinancement.

A lire le récit des aller-retour entre Acrimed et l’administration fiscale, on voit mieux à qui doit profiter le « choc de simplification » mis en avant par François Hollande : aux patrons prompts à s’affranchir du Code du travail ou de tout contrôle de leurs comptes par l’inspection fiscale, aux riches souhaitant placer leurs capitaux dans telle ou telle niche fiscale ; pas à une association comme Acrimed qui, depuis 1996, analyse inlassablement la dépendance des médias à l’égard des pouvoirs économiques et politiques, et la faiblesse du pluralisme politique, idéologique et culturel qui règne en leur sein.

Quand on sait par ailleurs que l’Etat, sans sourciller, gave de subventions des médias possédés par des capitalistes comme Dassault, Lagardère, Rothschild, Niel, etc., l’affaire paraît d’autant plus scandaleuse. Le NPA exige donc que l’administration revienne sur sa position, qui constitue une forme très insidieuse de censure, et qu’Acrimed puisse bénéficier comme il se doit de cette aide modeste (modeste au regard des subventions à la presse, mais pas forcément pour une association).

Montreuil, le 14 mai 2013.