Publié le Mercredi 1 mai 2013 à 10h00.

Loi Florange : tout ça pour ça

Du haut du camion sono des sidérurgistes mobilisés pour la sauvegarde des hauts-fourneaux de Florange et de leurs emplois, le candidat François Hollande avait promis une loi obligeant les patrons des entreprises qui souhaitent fermer un site de le céder à un repreneur. À ce moment, le gouvernement de Sarkozy avait évidemment refusé de mettre ce projet à l’ordre du jour.

Arrivés au pouvoir Hollande, son gouvernement et le Parti Socialiste ont fait le choix d’oublier ce projet. Montebourg a baladé les sidérurgistes avec sa nationalisation provisoire, s’est couché devant Varin le PDG de PSA et a abandonné des milliers de salariés licenciés pour la préservation des profits et dividendes. Pire encore le gouvernement a légalisé l’Accord National Interprofessionnel dit de préservation de l’emploi, redoutable instrument, au service du patronat, pour licencier, diminuer les salaires, aggraver les conditions d’embauche. 

Et après tout cela Hollande ose proposer une loi qui non seulement ne pourra plus rien ni pour ceux de Florange ni pour tous les autres licenciés mais qui n’aura, en plus, aucun effet réel dans l’avenir. Il s’agit en effet d’obliger les employeurs d’entreprises de plus de 1 000 salariés qui veulent fermer un site de plus de 50 salariés à rechercher un repreneur. Et si malgré les amis de l’employeur qui siègent au tribunal de commerce, il n’a pas pu démontrer son effort à rechercher un repreneur il pourra être condamné à une amende dont le montant minimum n’a même pas été fixé.

Autant dire que Varin, Mittal et tous leurs amis du MEDEF pourront continuer tranquillement leur sale besogne. Ce projet de loi minimaliste, si toute fois il arrive à terme, est bien loin de représenter le moindre petit pas dans la direction de la revendication portée par les luttes des ces derniers mois : l’interdiction des licenciements, de tous les licenciements.

Montreuil, le 30 avril 2013