Publié le Samedi 20 avril 2013 à 11h40.

« Ayraultport » : sous les rapports, la Zad

Les trois commissions - agriculture, expertise scientifique et dite « de dialogue » - mandatées par Ayrault pour tenter de mettre fin à la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ont donc rendu leurs rapports. Prochaine étape de la mobilisation : la chaîne humaine du 11 mai.Sans surprise, chaque partie y trouve repris ses arguments, à tel point que la litanie des communiqués a des allures de match nul. C’est l’effet recherché : une trêve démobilisatrice, un faux-semblant de concertation qui revient à justifier des choix politiques et économiques derrière des arguments techniques. Ce qu’on pourrait appeler la technocratie participative… Car le gouvernement ne renonce pas à l’« Ayraultport », dont les travaux pourraient être repoussés après les élections municipales.Pour autant, si le gouvernement suivait réellement les recommandations des commissions comme il s’y est engagé, le projet serait reporté bien loin. La liste des recommandations d’études complémentaires et de révisions est telle qu’il lui faudrait entièrement réviser le projet : les certitudes économiques des élites locales sont devenues dans le rapport de simples hypothèses, voire des objectifs dépendant des perspectives économiques. Les aménagements de transport et de la Zad elle-même sont à revoir. Quant aux « compensations environnementales », elles sont carrément invalidées. Le gouvernement est cependant capable d' ignorer superbement ces recommandations : pour lui comme pour la droite et le patronat locaux, la démocratie est une simple affaire de communication. C'est notre mobilisation qui les contraindra à abandonner ce projet.« La Zad est à nous » !Espoir qui reste bien vivant du côté des opposantEs, zadistes, paysans et leurs soutiens. Samedi 13 avril, 3 000 personnes se sont retrouvées sous la pluie et outils à la main, pour l’opération « Sème ta Zad » : une remise en culture des terres expropriées qui doit permettre à terme aux occupantEs de vivre de leur production maraîchère. L’alliance des agriculteurs-paysans et des zadistes est au cœur de la lutte, au cœur de l’occupation d’un territoire réclamé à la fois par l’État et Vinci, au cœur d’un espoir : « que nos vies, nos habitats, nos champs ne soient plus broyés par les logiques marchandes et par les visions stériles de l’aménagement du territoire ».La situation se tend, comme l'a montré l'intervention policière lundi 15 avril. Pour faire céder Vinci et le gouvernement, il est crucial de renforcer la mobilisation, et en particulier l’occupation de la Zad. Nous serons des dizaines de milliers à y contribuer le 11 mai prochain lors la grande chaîne humaine autour de la Zad.Bertrand Achel et Claudine Jégourelhttp://www.chaine-humaine-stop-aeroport.org