Publié le Vendredi 15 mars 2013 à 20h43.

Réponse à un article du quotidien Libération

Dans son édition d’hier (jeudi 14 mars), Libération n’a pas résisté au plaisir de faire un carton sur Olivier Besancenot, remettant en cause les chiffres donnés par notre camarade sur le plateau de l’émission « Mots croisés » de France deux lundi 11 mars.

Reconnaissant quand même que le montant global des allègements de cotisations sociales employeurs cité par Olivier est juste, le journaliste de Libération conteste l’affirmation selon laquelle ce sont les plus grosses entreprises qui bénéficieraient le plus de l’aide de l’État. Ce que voulait dire Olivier, et il a sur cette question tout à fait raison, c’est que ce sont bien les groupes, et non les petites entreprises, qui bénéficient le plus de la politique de l’État.

Sur ce sujet, l’exemple des allègements de cotisations patronales est effectivement erroné. Ce sont en effet les PME qui en profitent le plus. Les entreprises de plus de 500 salariéEs ne reçoivent « que » 18% des exonérations bas salaires. Mais ces 18% représentent quand même environ 3,6 milliards d’Euros. A titre de comparaison, le plan anti-pauvreté annoncé par Ayrault, si les engagements sont tenus, se chiffre un peu plus de 2 milliards d’euros par an à l’horizon 2017... Et parmi les groupes importants qui bénéficient des allègements bas salaires, on trouve la grande distribution, grande utilisatrice du temps partiel contraint.

Parmi les aides aux entreprises, il y aurait de nombreux exemples qui montrent que c’est avant tout aux plus grandes que cela bénéficie. Mais la meilleure illustration du « deux poids deux mesures », c’est l’impôt sur les sociétés (IS). Officiellement, le taux de cet impôt est de 33,3% (et de 15% pour les petites dont le chiffre d'affaires inférieur à 7,6 millions). En fait, ce taux ne correspond pas à la réalité. C'est ce que confirme le rapport sur les prélèvements obligatoires annexé au projet de loi de finances présenté par le gouvernement en octobre 2012 à l'Assemblée nationale. Selon ce document, le taux implicite d'IS moyen (c'est-à-dire le rapport entre l'impôt dû et les bénéfices nets) serait globalement de 31,1% en 2011 pour les entreprises réalisant des bénéfices. Mais ce chiffre recouvre des différences notables: le taux implicite varie de 42,4% pour les PME à 24,9% pour les grandes entreprises. Dommage que, contrairement à celui présenté en juillet 2011 par Gilles Carrez, ce rapport ne donne pas d’information sur les sociétés du CAC 40 encore moins imposées ! Et les mesures du budget pour 2013 n'ont fait qu'ébrécher ces écarts.

Enfin, pour terminer son article, le journaliste de Libération amalgame Olivier Besancenot… avec Marine Le Pen. Exactement ce qu’a déjà fait avant lui… Laurence Parisot au cours du débat de l’émission « Mots croisés », à propos de la loi interdisant à la Banque de France, puis à la Banque centrale européenne, de prêter à l’État. Mais de cela, pour notre part, nous n’en tirerons aucune conclusion quand aux bonnes intentions qui animent le journaliste de Libération

Montreuil le vendredi 15 mars 2013.