Publié le Mardi 12 mai 2015 à 16h11.

Contre la répression policière, légalisation des drogues pour mettre fin au trafic !

Ce dimanche 10 mai, deux cents habitants de Saint-Ouen se sont rassemblés devant la mairie à l'appel du collectif « Saint-Ouen Debout » pour dire « stop » à la violence, après une série de fusillades, liées au trafic de drogue. Issues des quartiers populaires, ces femmes, qui constituent le collectif, s’expriment contre l’augmentation des forces policières et réclament plus de prévention auprès des jeunes des quartiers, estimant que « rajouter, renforcer les forces policières, non ce n’est pas une réponse du tout ». Le collectif, qui a demandé à être reçu par le maire, mais aussi par le ministre de l’Intérieur, n’a pas tardé à recevoir une réponse par médias interposés. Qu’il s’agisse du maire de droite, William Dellanoy, du président du groupe socialiste à l'Assemblée, Bruno Le Roux, du ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, une seule réponse : plus de répression ! Plus de 40 CRS seront ainsi déployés, en plus d’un renforcement de la « vidéosurveillance » et d’un travail plus étroit entre la police et les douanes.

Si le gouvernement et ses relais locaux s’acharnent à renforcer l’arsenal répressif c’est bien parce que la « guerre à la drogue » est avant tout une guerre sociale et sert des objectifs politiques. En maintenant sa politique de prohibition du cannabis, le gouvernement maintient et légitime « de fait » le trafic, stigmatisant de la sorte, les jeunes des quartiers populaires, qui subissent eux, tous les jours, la violence de ce système, en l’occurrence, chômage, précarité, répression policière, contrôles au faciès et racisme d’Etat. De ce fait, en s’attaquant au « problème » de la drogue, le gouvernement nous détourne du véritable problème, le chômage de masse et la misère économique. Alors que gouvernement et patronat sont à l’unisson pour maintenir ce chômage de masse et augmenter la répression, la jeunesse et les travailleurs des quartiers populaires doivent leur opposer leurs propres solutions : La fin des emplois précaires et du chômage de masse. Un emploi stable pour tous et une allocation d'autonomie pour les jeunes ! 

Et pour combattre ces soit disant « mafias », la solution, ce n’est ni la répression des « dealers », ni celle des « consommateurs », mais la légalisation des stupéfiants, à commencer par le cannabis, comme pour l’alcool ou le tabac, ainsi que leur commercialisation et leur vente par l’Etat, accompagnées d’une politique de sensibilisation et de prévention à l’école.

 

Montreuil, le 12 mai 2015