Publié le Vendredi 24 juin 2016 à 09h38.

Qui veut mon beau char d'assaut?

Le commerce de l’armement se porte bien. Pour preuve, Eurosatory, le plus grand salon mondial de l’armement terrestre et de la sécurité, qui vient de se tenir du 13 au 17 juin à Paris-Villepinte, a été un véritable succès.

Hasard du calendrier (?), début juin, le gouvernement publiait les très bons chiffres tricolores de l’exportation d’armement : 16 milliards en 2015 (8,2 milliards en 2014), en particulier grâce aux ventes d’avions Rafale à l’Égypte et au Qatar. Et 2016 s’annonce déjà tout aussi prometteur puisque douze sous-marins viennent d’être vendus à l’Australie (34 milliards d’euros), l’Inde pouvant officialiser rapidement l’acquisition de Rafale, ce fleuron national de la technologie made in France... Ainsi, l’hexagone serait en passe de devenir le numéro deux mondial de ce business, derrière les États-Unis mais devant la Russie.

Le marché de l’armement, mondial, explique le nombre impressionnant de délégations étrangères qui ont visité le salon, des étrangers – à la différence des touristes dont nous abreuvent les médias – visiblement pas effrayées par le mouvement contre la loi travail qui « terrorise » la France... Dans ces délégations, des heureux militaires et des politiques ravis de parler concrètement de diplomatie : 57 000 visiteurs venus de 140 pays qui ont donc déambulé entre les stands de 1 572 exposants (+ 4,5 %) de 56 pays.

Salon de l’hypocrisie, Amnesty international, qui y a distribué un tract, a signalé la présence au sein d’Eurosatory de nombreux stands de pays... sous le coup d’embargos sur les armes, comme la Russie, la Chine ou la Biélorussie ! Et des militantEs pacifistes ont salué, à leur manière, l’ouverture du salon en repeignant des tanks en rouge, couleur sang ! Quinze de ces militantEs ont ensuite été emmenés au commissariat de Villepinte, et plainte a été déposée à leur encontre par le ministère de la Défense et le Salon.

En fait si, il y avait bien un petit goût de mouvement contre la loi El Khomri du côté d’Eurosatory, celui de la répression.