Publié le Jeudi 5 novembre 2015 à 10h53.

Pont-de-Buis (29) : trois jours contre l’armement de la police

Vendredi 23 octobre, pour cette manifestation en mémoire de Rémi Fraisse, malgré les intimidations et le ton alarmant des autorités, les obstacles à accéder à la petite ville, nous fûmes 500 à nous diriger vers l’usine de Nobel-Sport (classée Seveso), Comme son nom ne l’indique pas, cette entreprise fabrique... grenades lacrymogènes et balles en caoutchouc tirées par les polices. Des grenades qui ont par exemple mutilé un jeune ouvrier pendant le mouvement des Bonnets rouges lors du démontage d’un portique écotaxe. Au mois de décembre dernier, nous étions de 200 à 300 pour entourer l’usine afin de bloquer la production. Ce vendredi, nous avons été très vite stoppés par les grillages des CRS et de la gendarmerie, hyper armés derrière leurs véhicules et canons à eau. Après une déambulation pour tenter de se rapprocher de l’usine et quelques grenades lacrymogènes, nous avons rejoint le camp, un champ prêté par un paysan où se sont tenus en totale auto-organisation pendant 3 jours débats, moments de convivialité et d’action.Hormis le fest-noz et les groupes de musique, il y eut des ateliers autour des dangers de l’armement de la police en France mais aussi son exportation dans le monde, en particulier en Israël…ou encore autour de la convergence des luttes écologiques et sociales et la préparation des marches COP21. Ce sont des comités de mobilisation locaux, des comités de blessés par la police et les réseaux sociaux militants qui ont fait le succès de cette initiative en lien avec les Zadistes et les comités NDDL. La majorité des participantEs étaient jeunes, très motivés, très organisés et imaginatifs, à l’image de cette déambulation de nuit, samedi, à la lueur des flambeaux et lampions. Si des militantEs du NPA Finistère et de Rennes étaient bien là, comme aussi 2-3 militants d’Ensemble et Breizhistance, l’absence totale du reste de la « gauche » et des syndicats démontre sinon une franche hostilité de leur part, du moins un désintérêt ou une incompréhension à l’égard de ces formes de lutte qui mobilisent une partie de la jeunesse qui résiste à l’ordre capitaliste.