Publié le Mercredi 8 mai 2024 à 09h00.

Non à la criminalisation de la solidarité avec la Palestine

Depuis plus de deux semaines, une vague sans précédent de soutiens à la Palestine se manifeste dans les universités américaines. Comme iels l’ont fait pour le Vietnam, les étudiantEs de Columbia, de UCLA (université de Californie à Los Angeles), de l’université du Texas et de bien d’autres ont monté des campements sur leur campus pour dénoncer le génocide en cours et exiger la fin des partenariats de leurs universités avec des entreprises liées à Israël dans ce massacre.

Une méthode qui porte ses fruits puisque l’Université Brown a par exemple accepté de soumettre au vote du conseil d’administration un éventuel désinvestissement des sociétés participant au génocide en échange du démantèlement du campement.

La répression face à cette mobilisation des étudiantEs est à la hauteur du soutien étatsunien à Israël : violences policières, interpellation de plus de 2 000 étudiantEs, avec plusieurs étudiantEs hospitaliséEs et des accusations d’antisémitisme et d’apologie du terrorisme. En effet, les États-Unis sont le principal soutien d’Israël, financièrement par l’envoi de capitaux et d’armes, ou à l’ONU, en mettant systématiquement leur veto contre les sanctions envers Israël.

Maintenir la pression sur Israël et ses soutiens

Cette vague de mobilisations étudiantes est une source d’inspiration en Australie, au Canada et en Europe. En France, plusieurs blocages ont été organisés et s’organisent depuis que Sciences-Po Paris a ouvert la voie le 24 avril. D’autres institus d’études politiques et universités en France se sont mobilisés. Les étudiantEs sont conscientEs de la gravité des agissements génocidaires du gouvernement israélien et se mobilisent pour soutenir les PalestinienNEs. Ils mettent notamment en pratique les revendications du mouvement BDS (Boycott, désinvestissement et sanctions), en demandant la fin des partenariats des universités avec les entreprises qui soutiennent Israël. 

Répression et censure

Ici comme là-bas, la répression est importante, les CRS sont entrés pour la première fois à Sciences-Po, ont violenté et interpellé plusieurs étudiantEs. Les convocations des étudiantEs par l’administration ou les enquête pour apologie du terrorisme sont employées pour intimider, censurer, faire taire le mouvement de solidarité avec la Palestine. 

La couverture médiatique, paternaliste et coloniale, ­favorable au gouvernement israélien empêche l’expression de la voix palestinienne chez les étudiantEs. Malgré la quantité d’informations sur cette situation permettant de parler de « risque génocidaire », comme le fait la Cour internationale de Justice. Malgré le nombre de témoignages d’humanitaires présentEs et de PalestinienNEs. 

Pourtant, les occupations étudiantes contribuent à construire le rapport de forces et à maintenir l’attention de l’opinion publique sur le risque ­génocidaire.

L’affaire de tous !

Alors qu’une nouvelle attaque israélienne se prépare sur Rafah, où près d’1,5 million de PalestinienNEs se sont réfugiéEs, que le bilan après sept mois de massacres fait état plus de 35 000 mortEs, que la famine imposée par Israël fait rage chez les GazaouiEs, que la colonisation s’amplifie en Cisjordanie, il est chaque jour plus urgent de faire entendre la voix des PalestinienNEs, de faire cesser les partenariats de nos universités pour participer au BDS et d’exiger un cessez-le-feu ainsi que la fin de la colonisation et de l’apartheid.

C’est la rentrée pour de nombreux lycées de France — mais les partiels pour nombre d’étudiantEs — et la jeunesse a montré qu’elle ne veut pas laisser le monde, et en particulier les PalestinieNEs, au bord de l’abîme et qu’elle ne se taiera pas. Nos actions menées pour amplifier la mobilisation pour les droits des PalestinienNEs, pour résister à la répression partout dans le monde ne s’arrêteront pas ! C’est l’affaire de toutes et tous ! Le 15 mai à l’appel de CUCCP (Coordination universitaire contre la colonisation en Palestine) pour commémorer la Nakba, et le 18 mai prochain — et peut-être avant pour défendre Rafah —, il nous faudra être toujours plus nombreuxEs, jeunes et moins jeunes, dans la rue, contre la guerre, pour les droits des PalestinienNEs !